
Le parcours artistique du festival Les Hétéroclites 2021
Comme chaque année, Art Plume organise son festival Les Hétéroclites. En 2021, l’édition s’est déroulée hors les murs. Pour mettre en avant le métissage des arts, rencontrer de nouveaux artistes, pour faire rayonner la ville de Saint-Lô, Art Plume a lancé un appel à projet d’arts-plastiques dans le cadre du festival. Le thème de l’appel à projet ? Le tissage de liens. Une trentaine de projets ont été déposés et cinq artistes ont été retenus : David Leleu, Sébastien Veniat, Francine Garnier et son complice Alain Engelaere et Eva Debreceni. Leurs projets sont restés tout le long du festival dans la ville, du 5 juin au 4 septembre.
David Leleu - CinéMagicBus
Pour son projet, David a installé une camera obscura dans un bus de Saint-Lô. Le système de Camera Obscura désigne un petit trou dans une paroi d’un lieu plongé dans l’obscurité. La convergence des rayons lumineux à travers cet orifice, permet la projection d’une image renversée de ce qui se passe à l’extérieur.
Après un temps d’adaptation à l’obscurité, le public est immergé dans l’image. C’est un spectacle qui se déroule à travers une réalité altérée et magnifiée. Ce projet a permis aux passagers de (re)découvrir la ville avec un tout autre regard et de tisser un lien particulier avec elle. La camera obscura est restée de juin à septembre dans le bus, faisant profiter tout Saint-Lô.


Sébastien Véniat - In/Extime
Pour son projet, l’artiste a souhaité rencontrer les habitants de Saint-Lô pour les photographier chez eux, dans leur environnement domestique, familier et quotidien. Pour cela, un appel à participation a été lancé et les volontaires ont ouvert leurs portes à l’artiste.
Les photographies lui ont ensuite permis de réaliser des portraits à l’encre de Chine en grands formats qui ont été exposés dans la ville. L’objectif de son projet était de mettre en scène le registre du secret, du caché vis-à-vis d’autrui afin d’en révéler la dimension intime. Le dedans s’est exposé dehors.
Francine Garnier et Alain Engelaere - Îliens
En cohérence avec le thème «Tisser des liens» du festival, les deux artistes ont réalisé une installation filaire dans laquelle cinq kilomètres de cordes ont été utilisées pour tisser des liens avec la nature. L’installation mouvante et vibratoire a pu, par analogie, évoquer ceux de l’eau de la rivière attenante. Comme une invitation au passant à se sentir accueilli, une chaise trônait et attendait un occupant.
En plus d’être une oeuvre plastique, l’installation a aussi été mise en musique par Alain Engelaere. «La musique, à base de sons naturels et de quelques réminiscences industrielles de la papeterie du passé, contribuera à envelopper de mystère le lieu. Comme un trompe-oreilles, c’est un paysage sonore qui s’intègre dans l’environnement, il questionne le lieu, son univers sonore et participe du regard sur l’œuvre.



Eva Debreceni - Danse du tapis, patchwork citoyen et Religare&Relevare
Danse du tapis et patchwork citoyen
Pour sa performance, l’artiste a appelé les Saint-Lois.es à apporter leur tapis préféré pour créer une œuvre collective. Sur ces tapis, l’artiste a proposé de nouvelles manières de tisser des liens tout en respectant les gestes barrières. Les tapis étaient comme de petites maisons, séparées les unes des autres, laissant assez d’espace pour respecter une distance conseillée tout en gardant les participant.es assez proches pour pouvoir interagir. Les participant.es ont pu relâcher les tensions du corps grâce à certains mouvements, ont pu se questionner sur la manière de saluer un proche sans le toucher ou encore se questionner sur leur rapport au monde.
Lié au premier temps du projet, le patchwork de tapis a servi de fond pour la prise d’une photo collective aérienne. La photo a été prise par Guillaume Riou.
Religare & relevare
Pour le dernier volet de son projet, les Saint-Lois.es et Eva Debreceni se sont donnés rendez-vous pour créer une œuvre collective en pleine rue. Ils ont pris le temps de s’écouter, de tisser des liens et de créer ensemble. Emmêlés dans les fils, ils ont construit une trace palpable de leurs échanges : un symbole de leurs liens en construction.